Vous hésitez entre soudage MIG et TIG pour votre prochain projet ? Vous vous demandez lequel de ces procédés conviendra le mieux à vos besoins ? C’est vrai que face à tous ces acronymes et ces termes techniques, on peut vite se perdre.
Pourtant, choisir le bon procédé de soudage peut faire toute la différence entre un travail réussi et des heures perdues à recommencer. Que vous soyez débutant ou que vous cherchiez simplement à affiner vos connaissances, cet article va vous éclairer.
À la fin de votre lecture, vous saurez exactement quel procédé utiliser selon votre matériau, l’épaisseur à souder et la qualité attendue. Vous découvrirez aussi les secrets des gaz de protection et comment choisir le bon équipement.
Alors, prêt à démêler le vrai du faux sur ces techniques de soudage ? C’est parti !
MIG, TIG, MMA : Les Principes de Base de ces Procédés
Avant de rentrer dans le vif du sujet, faisons un petit tour d’horizon des trois procédés principaux. Chacun a sa propre logique et ses spécificités qu’il faut comprendre.
Le soudage MIG/MAG : Le fil continu sous protection gazeuse
Le procédé MIG (Metal Inert Gas) et MAG (Metal Active Gas) fonctionne avec un fil électrode qui se déroule en continu. L’arc électrique fait fondre ce fil et le métal de base simultanément. Un gaz de protection enveloppe le bain de fusion pour éviter l’oxydation.
La différence entre MIG et MAG ? Le type de gaz utilisé. Le MIG utilise des gaz inertes comme l’argon, tandis que le MAG emploie des mélanges avec du CO2 qui participe activement à la soudure.
Le soudage TIG : La précision de l’électrode tungstène
Le TIG (Tungsten Inert Gas) utilise une électrode en tungstène non fusible qui crée l’arc électrique. Le soudeur apporte manuellement ou automatiquement le métal d’apport sous forme de baguette. Là aussi, un gaz inerte protège la zone de soudage.
Cette technique demande plus de dextérité mais offre un contrôle précis de la soudure, idéal pour les travaux de finition.
Le soudage MMA : L’électrode enrobée sans gaz
Le MMA (Manual Metal Arc) ou soudage à l’électrode enrobée fonctionne différemment. L’enrobage de l’électrode fond et crée sa propre protection gazeuse. Pas besoin de bouteille de gaz externe.
C’est le procédé le plus rustique mais aussi le plus polyvalent pour les interventions extérieures.
MIG vs TIG vs MMA : Avantages et Limites de Chaque Technique
Maintenant que vous connaissez les bases, comparons ces procédés pour voir lequel sort du lot selon vos besoins.
| Procédé | Avantages | Inconvénients |
|---|---|---|
| MIG/MAG | Vitesse élevée, facilité d’automatisation, polyvalence d’épaisseur | Sensible au vent, projections importantes, finition moyenne |
| TIG | Qualité esthétique excellente, précision, soudures propres | Lent, coûteux, nécessite une préparation minutieuse |
| MMA | Pas de gaz requis, robuste en extérieur, économique | Qualité limitée, projections, formation de laitier |
La vitesse et la productivité
Le procédé MIG/MAG remporte haut la main ce critère. Sa vitesse de soudage peut être 3 à 4 fois supérieure au TIG. Pour des productions en série ou des assemblages de grande longueur, c’est un avantage décisif qui se traduit directement par des économies de temps et d’argent.
La qualité et l’esthétique
Ici, le soudage TIG domine sans conteste. Les cordons sont nets, sans projections, avec une zone affectée thermiquement réduite. C’est le choix privilégié pour l’industrie agroalimentaire, pharmaceutique ou pour tous les travaux où l’apparence compte.
La polyvalence d’usage
Le soudage MMA tire son épingle du jeu grâce à sa simplicité d’usage. Pas de gaz à transporter, résistance au vent et aux intempéries : c’est l’allié des chantiers et des réparations d’urgence.
Matériaux et Épaisseurs : Quel Procédé pour Quel Métal ?
Le choix du procédé dépend énormément du matériau à souder et de son épaisseur. Chaque technique a ses forces et ses limites selon ces critères.
Soudage de l’acier
Pour l’acier au carbone, les trois procédés fonctionnent. Le MIG/MAG avec un mélange argon + 12% CO2 donne d’excellents résultats sur toutes épaisseurs. Le TIG convient parfaitement aux tôles fines sous 4 mm. Au-delà, il devient moins rentable selon les références de Fronius.
Le MMA reste le champion des fortes épaisseurs et des soudures multipasses, particulièrement sur chantier.
Soudage de l’aluminium
L’aluminium demande une approche spécifique. Le TIG avec de l’argon pur reste la référence pour la qualité, surtout en épaisseurs fines. Le MIG aluminium gagne du terrain grâce aux nouvelles technologies comme le CMT (Cold Metal Transfer) qui réduit l’apport thermique.
Le MMA n’est pas adapté à l’aluminium sans électrodes spéciales très coûteuses.
Soudage de l’inoxydable
Pour l’acier inoxydable, le TIG offre la meilleure protection contre la corrosion. Un mélange argon + 2% CO2 (ou un ajout d’oxygène limité) convient au MIG inox. L’ajout d’hydrogène jusqu’à 5-7,5% améliore la pénétration selon Air Liquide, mais demande des précautions particulières.
Épaisseurs critiques
- Très fines (< 1 mm) : TIG uniquement
- Fines (1-4 mm) : TIG pour la qualité, MIG pour la vitesse
- Moyennes (4-10 mm) : MIG/MAG optimal, MMA possible
- Épaisses (> 10 mm) : MMA en multipasses, MIG avec préparation
Gaz de Protection : Le Secret d’une Soudure Réussie
Le choix du gaz influence directement la qualité de vos soudures. Chaque mélange a ses propriétés et son domaine d’application optimal.
L’argon pur : La base de la protection
L’argon pur reste la référence pour l’aluminium et les métaux non ferreux en TIG et MIG. Il assure une protection optimale et des cordons nets. C’est aussi le gaz de prédilection pour l’envers des soudures en inoxydable.
Les mélanges argon-CO2
Pour l’acier au carbone en soudage MAG, le mélange argon + 12% CO2 offre un bon compromis entre pénétration et stabilité d’arc. Ce mélange réduit les projections par rapport au CO2 pur tout en conservant une bonne vitesse de soudage.
Les gaz spéciaux
L’ajout d’hélium augmente l’apport thermique, utile pour l’aluminium épais. L’hydrogène dans les mélanges inox améliore l’aspect des cordons mais nécessite une ventilation adaptée.
Les fabricants comme Air Liquide proposent des gammes ARCAL spécialement formulées pour chaque application.
Équipements et Technologies Modernes
Les postes à souder modernes intègrent des technologies qui simplifient le travail et améliorent les résultats. Décryptage des fonctions essentielles.
Les postes inverter : La révolution technologique
Les postes inverter ont révolutionné le soudage. Plus légers, plus précis dans leurs réglages, ils offrent des fonctions impossibles avec les transformateurs classiques. La régulation électronique améliore la stabilité d’arc et facilite l’amorçage.
Fonctions spéciales en MIG
Le mode synergique adapte automatiquement les paramètres selon le diamètre de fil et le gaz choisi. Fini les réglages au hasard ! Les fonctions pulsées réduisent la zone affectée thermiquement en alternant courant fort et courant faible.
Spécificités TIG
Pour l’aluminium, un poste AC/DC s’impose. Le courant alternatif nettoie l’oxyde d’aluminium tandis que le courant continu assure la pénétration. L’équilibrage AC permet d’ajuster ce rapport selon l’épaisseur.
Postes multi-procédés
Les postes multi-procédés combinent MIG, TIG et MMA dans un seul équipement. Pratiques pour les petits ateliers, ils offrent une polyvalence maximale même si chaque fonction peut être moins performante qu’un poste dédié.
Questions Fréquentes sur le Soudage MIG et TIG
TIG ou MIG pour débuter ?
Pour un débutant, le MIG/MAG est généralement plus accessible. La technique est moins complexe qu’en TIG où il faut coordonner les deux mains et contrôler l’arc. Le MIG pardonne davantage les erreurs de manipulation et produit des résultats corrects plus rapidement.
Peut-on souder sans gaz en MIG ?
La soudure MIG sans gaz utilise un fil fourré qui contient le flux de protection. Cette solution convient aux travaux extérieurs où le gaz serait dispersé par le vent. La qualité reste inférieure au MIG sous gaz mais suffisante pour de nombreuses applications.
Quel type de soudure est le plus solide ?
En termes de résistance mécanique, une soudure TIG bien exécutée sur métal propre offre les meilleures caractéristiques. La zone affectée thermiquement réduite et l’absence de défauts préservent les propriétés du métal de base. Cependant, une soudure MIG correctement réalisée atteint aussi d’excellentes performances.
Que veut dire TIG en soudure ?
TIG signifie Tungsten Inert Gas, soit tungstène sous gaz inerte. Le nom décrit parfaitement le procédé : une électrode en tungstène non fusible crée l’arc sous protection d’un gaz inerte comme l’argon. Cette électrode ne fond pas, contrairement au MIG où le fil fait office d’électrode fusible.